L’Amazonie est en feu

par | 31 Août 2019 | Actualités, Numéro 4

L’information nous est parvenue par Twitter il y a quelques jours et depuis elle ne cesse de provoquer moults remous. L’Amazonie brûle depuis le mois de juillet. Et personne n’était au courant. La situation est telle que Sao Paulo, la plus grande ville du Brésil, s’est retrouvée dans le noir à cause des fumées provoquées par les feux, lundi 19 août. Durant plus d’une heure une véritable éclipse s’est produite alors que les incendies avaient lieu dans les Etats d’Amazonas et de Ronduras, situés pourtant à 2700km de la ville. La situation était même visible depuis l’espace selon une agence américaine.

La cause principale de ces incendies est la déforestation. Lorsque la forêt amazonienne est transformée en zone de culture ou d’élevage, des surfaces entières sont brûlées. Cette technique, appelée le «défrichement par brûlis» est meurtrière pour les espaces boisés. D’autant plus en cette période où, à cause des sécheresses et du dérèglement climatique, les feux sont encore plus ravageurs.

L’Etat d’urgence a été déclaré dans l’état d’Amazonas mais avec un total de 75 500 feux allumés depuis janvier 2019 (d’après l’INPE), toutes régions confondues, la partie semble perdue. L’équivalent de trois terrains de foot brûle par seconde ! Et la situation ne s’arrangera probablement pas sous le mandat de Jair Bolsonaro, actuel président du Brésil – où se trouve 60% de l’Amazonie – et profond anti-environnementaliste. Rappelons qu’avec l’arrivée au pouvoir du président d’extrême droite, la déforestation de la forêt s’est multipliée par 4 en juillet 2019 par rapport à juillet 2018.

Pourtant, nous avons terriblement besoin de la forêt amazonienne ! D’une part, elle représente un puits de carbone non négligeable en absorbant le CO2 de l’atmosphère. Mais d’autre part, en brûlant, elle contribue à accélérer le cercle vicieux du réchauffement climatique car elle libère d’énormes quantités de gaz à effet de serre que les arbres stockaient.

Les sanctions internationales face à ce manque d’initiative ne se sont pas fait attendre. L’Allemagne et la Norvège ont d’ores et déjà suspendus des aides planifiées de respectivement 35 et 30 millions d´euros qui auraient dû aller dans un fond servant à la protection de l’Amazonie.
Emmanuel Macron invite quant à lui à discuter de ce problème lors du G7, où le Brésil n’est cependant pas convié. Ce qu’il lui a valu des critiques de la part du Président brésilien. Ce serait une «mentalité colonialiste dépassée au XXIème siècle» selon ses propos.

Pour l’instant, encore aucune solution n’a été trouvée, le Brésil rétorquant même ne pas avoir les moyens d’éteindre ces feux. Une aide internationale serait donc requise impérativement et en urgence. Les entreprises brésiliennes craignent notamment un potentiel blocus sur leurs produits. Jusqu’à ce qu’un dénouement arrive, les citoyens du monde entier ont décidé de se mobiliser. Tout d’abord avec le hashtag #PrayForAmazonas sur Twitter qui a réuni plus de 800 000 messages venant du monde entier. Un autre type de mobilisation, cette fois-ci, bien réel, est le rassemblement de personnes devant les ambassades brésiliennes ou les lieux de pouvoir pour faire réagir les autorités. Certains groupes locaux ont notamment créé plusieurs de ces  évènements comme par exemple à Chambéry, Grenoble, Paris ou encore Nantes. 

En France, le Président de la République Emmanuel Macron semble avoir écouté les mouvements écologiques criant au massacre. Menaçant de refuser de signer l’accord Mercosur-UE, il a sorti une carte forte. Il a aussi lors d’une interview, expliqué vouloir axer sa stratégie en trois points : lever des financements pour reboiser le plus vite possible, développer de bien meilleurs mécanismes de prévention de ces incendies et trouver une forme de bonne gouvernance entre les ONG, les peuples autochtones, les Etats et les entreprise pour stopper le processus de déforestation industrialisée. À voir maintenant si les mots arriveront à stopper les flammes.

Julie