Le Monde a Changé

Le Monde a Changé

Les gouvernements continuent à croire aux énergies fossiles :
Idées futiles, tas de matières fissiles qui s’empilent.
L’énergie nucléaire, énergie réputée « verte » 
A amené tous ceux qui l’ont mal utilisée à leur perte
En d’autres termes, pour les plus alertes,
La mort leur fut offerte. Faut-il 
Que ça rempile, un nouveau Tchernobyl,
Pour arrêter de se saborder, de polluants saturer des rivières,
D’étangs créer des enfers, de tuer les terres ?                                  
La pêche intensive, pratiquée de manière abusive,
Est l’action abrasive d’une entité corrosive,
Intrusive quand il s’agit de satisfaire ses besoins,
Elle esquive les soins qu’elle doit prodiguer aux animaux terriens.
Moi, jeune membre de cette espèce de crétins,
J’y porte plus d’attention, et ne me fais pas d’illusion,
Contrairement à bien des miens.
Alors j’agis, je ne fais pas le pont, sage décision,
Comme tous ceux qui ont choisi l’action.
Comme  d’autres en ma région, je prends ma plume,
Dans le seul but de narrer les rhumes de ma maison.
Je pars en rébellion contre les enclumes qui gouvernent la nation :
Ainsi, j’assure la fonction de maton, gardien
Des mots pensés pour panser les maux de la civilisation
Envers des êtres aussi insignifiants que de l’écume,
Je n’éprouve que de l’amertume,
Je peux les souffler quand je les hume
Et les ridiculiser quand je les fume.
Fais comme moi, agis par tes passions
Fais de toi une partie de la génération génératrice de révolution  
Fais de ta voix un symbole de la lutte contre l’inaction
Crée une situation dans laquelle tu as une bonne position
Démolis le bastion de la mondialisation.

DOSSIER : Voyager loin, quel Impact ?

Tourisme : Manifestation d’un système à l’agonie ?

Tourisme : Manifestation d’un système à l’agonie ?

Quoi de mieux, en cet été si chaud (comme tous les étés depuis plusieurs années avec le dérèglement climatique, me diriez-vous) qu’une journée à la plage, à regarder les vagues s’arracher contre la plage en lisant un bon roman ? 
Ce choix – est-ce d’ailleurs vraiment un choix ? – de partir chaque année dans les destinations les plus touristiques n’est pas sans conséquences.

Tourisme : Preuve d’une Société Insatisfaite ?

Au milieu du XIXe siècle, Thomas Cook est le premier à organiser des voyages à travers l’Europe regroupant des centaines de personnes. Ce produit issu du modèle capitaliste aura le temps de se développer tout au long du siècle suivant. En France, l’instauration des congés payés en 1936 donnera naissance au tourisme de masse.
Si ce droit au repos est une avancée sociale qui ne doit pas être remis en question, les causes et les conséquences de cette entrée en vigueur ont permis une massification des départs en vacances pour les classes moyennes et parfois ouvrières.

La mondialisation – et donc le libéralisme – a accru les mobilités. Être « mobile » est devenu un atout. L’avion a ouvert de nouvelles portes, des manières de traverser les océans et les terres en quelques heures, les lieux de vacances ont pu s’étendre au monde entier. « Partir à l’autre bout du monde » est devenu synonyme d’antisystèmisme et de rupture. Pourtant, partir en vacances n’a rien d’une césure. Se retrouver dans les bouchons sur l’autoroute du Soleil ou rester entre blancs dans des hôtels luxueux en Thaïlande prouve une appartenance à notre société occidentale.

Partir en vacances est vu comme une norme, rester chez soi comme un échec financier et social

Combien de fois avons-nous pu entendre un « j’ai hâte d’être en vacances ! » ? Au-delà d’un besoin de repos inhérent au travail et au système capitalisant, c’est bien la preuve que le départ en vacances est symptomatique de nos sociétés, la preuve d’un mal-être ambiant s’exprimant par un départ institutionnalisé. Au lieu de regarder les lieux, les forêts, visiter les musées autour de chez nous après avoir trimé pendant une longue année, nous nous tournons vers les autres continents, rimant avec exotisme et déconnexion. Partir en vacances est vu comme une norme, rester chez soi reste perçu comme un échec financier et social. La normalisation des départs et l’industrialisation du temps libre ont notamment amené Joffre Dumazedier à dire dans les années 60, en parlant des « usages récréatifs du temps libre », qu’à force de détournement et d’émancipation cela pouvait devenir un nouvel opium du peuple.
Comme l’écrit Rodolphe Christin dans son formidable essai L’usure du monde : « Industrie du faux départ, le tourisme prospère grâce au mal vivre. Notre empressement à partir en vacances est l’indicateur de notre insatisfaction. Il témoigne de notre résignation à vivre l’ennuyeux, l’insipide, le besogneux, l’invivable. Tourisme ou révolution, il faut choisir ! »

Quand le tourisme devient invivable

La curiosité bénigne face à l’ailleurs et au monde a été ratissée par la mondialisation et la marchandisation du tout-venant, détruisant les cultures et la nature. Si partir en vacances a pu être à un moment le fruit d’une curiosité et d’une avidité de culture, il n’en est aujourd’hui plus rien. Les écosystèmes sont ravagés, les croisières au large de la Norvège ou de l’Islande produisent des témoins impassibles, regardant depuis leur bateau de luxe les derniers glaciers dépérir en prenant en photo ce désastre avec leurs smartphones dernier cri. Les centres de biodiversité appréciés par le grand public et la mode des destinations détruisent l’espace d’animaux humains et non-humains. En quête de reconnaissance sociale, les instagrameur.euse.s n’hésitent plus à faire le tour du monde pour une photo prise après des heures d’attente au milieu de la masse pour quelques milliers de likes dans un lieu apprécié par la communauté en ligne. La civilisation du clic et de l’éphémère s’est doucement installée dans nos mentalités, sans se soucier des conséquences directes sur la Terre.

Dans la destruction des écosystèmes, on peut aussi citer les stations de ski qui utilisent de l’eau à outrance pour simplement satisfaire le désir égoïste de skier. Il ne neige plus assez, et la réponse donnée reste celle du canon à neige, sans remise en cause du modèle utilisé.
L’anéantissement des milieux vivants n’est pas le seul problème écologique. Les transports (et de facto la mondialisation) en font massivement partie. L’avion est devenu (et à juste titre) le symbole de la pollution, avec ses 2 à 3% de rejets mondiaux de CO2 émis par les avions de ligne. Mais, c’est moins que ce que génère Internet en CO2. Le tourisme, quant à lui, représente 8% des gaz à effet de serre (GES) liés à l’activité humaine.

Destruction des écosystèmes, émissions de GES sont des problèmes écologiques inhérents au tourisme

Pour défendre ce modèle polluant et hors-sol, l’injonction du profit aux populations locales ressort souvent. Comme si la richesse des uns arrivait à enrichir la pauvreté économique des autres.
Les pourcentages des recettes gagnées grâce au tourisme et bénéficiant aux locaux sont faibles : 20% dans les Caraïbes et 15% en Afrique Subsaharienne. De même les liens humains que certain.e.s pensent trouver auprès des locaux ne sont qu’un leurre, propulsé par la rhétorique marchande.

Dans ce tourisme de masse qui ne fait plus que sacraliser les cultures en les mettant de force dans des musées comme si elles n’existaient plus, on peut citer plusieurs cas d’école que tout le monde connaît. Tout d’abord, Barcelone, qui accueille 32 millions de touristes chaque année, soit trois fois sa population. On y observe une gentrification du centre-ville, pas par les classes supérieures comme c’est communément le cas dans les métropoles européennes, mais par les touristes et leurs hôtels et Airbnb frauduleux. Et face à cette aberration, la maire Ada Colau entreprend des mesures politiques pour tenter d’endiguer le flux touristique. Ensuite, Venise, devenue l’emblème de ces villes sinistrées, volées par le tourisme de masse et l’industrialisation du lien humain. 30 millions de touristes pour 260 000 habitants dans la cité chaque année, n’est-ce pas ça, la démesure ?
Le tourisme représente 10% du PIB mondial, et 8% du PIB Français. Bien souvent, dans les pays gangrenés par ce tourisme comme les îles paradisiaques, la part du PIB est beaucoup plus élevée.

Sur les mobilités, le lien peut être fait entre tourisme et migrations, quand les réfugié.e.s rencontrent les touristes sur les plages grecques ou dans les rues d’Athènes. Ce décalage ne fait qu’amplifier la déraison touristique face aux catastrophes humanitaires. N’est-il pas aberrant (et finalement caractéristique de nos sociétés capitalistes) d’accueillir les touristes pour leur argent et de refuser les réfugié.e.s pour leur misère ? N’est-il pas venu le temps de repenser notre lien au voyage, en arrêtant de tout marchander, jusqu’au lien que l’on peut avoir avec la population locale ? Repensons nos mobilités et accueillons ceux qui en ont vraiment besoin. Refugiees, welcome, tourists go home !

Les pourcentages des recettes gagnées grâce au tourisme et bénéficiant aux locaux sont faible : de 15 à 20%

Au-delà, et il ne s’agit pas que du tourisme, il s’agit de réétudier notre rapport à la nature. À l’ère de la remise en question de notre système par nombre de personnes, réviser notre rapport à ce qui nous entoure est fondamental. Nous vivons dans des sociétés où la nature n’est pas vue pour elle même, mais pour ce qu’elle nous rapporte. Il nous incombe alors de casser ce mythe. À l’heure où les scientifiques alertent avec imminence sur le dérèglement climatique, le tourisme consumériste n’a plus sa place. Il faut repenser la notion de voyage, qu’il soit géographique, intellectuel ou spirituel.

Léna

Sources

L’usure du monde : critique de la déraison touristique, Rodolphe Christin, éditions l’échappée, 2014 : https://www.lechappee.org/collections/pour-en-finir-avec/usure-du-monde 

Tourisme : tristes tropismes, Datagueule, mars 2019 : https://www.youtube.com/watch?v=M71Onlsd9o8&t=333s 

Usul. Tourists, go home !, Mediapart, octobre 2018 : https://www.youtube.com/watch?v=BdpuYeG9_ZY 

Un été à Venise, envoyé spécial, septembre 2018 : https://www.youtube.com/watch?v=Uimc9PRxd0M&t=4s 

Tourisme, industrie de l’évasion, le monde diplomatique, juillet 2012 : https://www.monde-diplomatique.fr/2012/07/A/47941

Les 10 Commandements du Voyageur Écolo

Les 10 Commandements du Voyageur Écolo

Si vous pensiez être débarrassé des bonnes habitudes écologiques à prendre en partant en vacances, c’est un échec ! Le tourisme étant à l’origine de près de 10 % des émissions de gaz à effet de serre selon une étude publiée dans Nature Climate Change, voici 10 commandements pour voyager tout en réduisant son empreinte carbone !

1. Ta trousse de toilette tu optimiseras
Fini les savons liquides qui fuient de partout. Adieu cotons démaquillants qui se fourrent partout. Maintenant, voyage avec des savons durs et des cotons réutilisables, tu verras, tu gagnes en place, en économie, en praticité et en respect de l’environnement !

2. Les produits locaux tu privilégieras
Voyager c’est rencontrer des gens, découvrir de nouveaux lieux, de nouvelles cultures… Et par conséquent découvrir aussi la gastronomie locale ! Entre les petits marchés typiques et les restaurants pittoresques, tu as bien de quoi te nourrir ! En consommant local, tu auras accès à la fraîcheur des produits, à une économie pour ton porte-monnaie et à de succulentes recettes.

3. Changer de mode de transport tu essayeras !
Un avion dégage 360g équivalent de CO2 par personne et par kilomètre. Un train dégage 35 fois moins de CO2 que l’avion !
Alors prends ton Pass Interrail (billet de train pour parcourir toute l’Europe) et file découvrir de nouvelles cultures ! Et si vraiment tu dois prendre l’avion, renseigne-toi car certaines compagnies proposent des compensations carbone. Par exemple, Air Canada et Less Emissions ont créé en partenariat un programme pour compenser les émissions carbone que le client provoque lorsqu’il voyage. Il n’y a qu’à choisir le montant de la compensation ! Certains sites comme Goodplanet.org ou Myclimate.org vous permettent de calculer les émissions liées à votre trajet puis de soutenir financièrement un éco-projet. Deux techniques qui feront déjà une petite différence !

4. Ta panoplie réutilisable tu prépareras
Il existe 6,9 milliards de tonnes de déchets plastique dans le monde et un mégot de cigarette pollue 500 L d’eau. Prendre une gourde, un cendrier de poche et un tote bag apparaissent comme être de bonnes solutions pour limiter ces dommages environnementaux.

5. La climatisation tu limiteras
Autant dans la voiture que dans les maisons, la clim s’impose comme le nouvel équipement que tout le monde possède. Agréable par les grandes chaleurs, il ne faut pourtant pas oublier que c’est une des causes du réchauffement climatique. D’ici 2050, selon les scientifiques, nous pourrions bien doubler la part des émissions de gaz à effet de serre dues à la climatisation, ce qui, par exemple, provoquerait quatre fois plus de canicules en France. Entre quatre canicules et limiter ta clim, que choisis-tu ?

6. De ramasser des minéraux, plantes ou coraux tu t’abstiendras
Si tu fais des promenades dans la nature, ne ramasse pas des minéraux, de plantes ou de coraux. Cela pourrait altérer le milieu naturel et accélérer l’érosion des sols. Les magnifiques paysages que tu viendrais explorer disparaîtraient alors assez rapidement.

7. De la crème solaire bio, tu t’appliqueras
La plage, le soleil et l’odeur de la crème solaire… Mais crème solaire bio ! Sinon l’oxybenzone ou l’octinoxate, des produits nocifs dans nos écrans solaires pourraient bien tuer tous les coraux des mers et océans où tu auras décidé de te baigner. Une crème solaire bio contenant le moins possible de composants et avec filtres UV minéraux est donc à choisir.

8. Un scrubba bag, tu utiliseras
La lessive traditionnelle, ça use beaucoup trop d’eau. Les vêtements, c’est trop de place prise dans la valise. (peut-être supprimer le “ça” et le “c’est” ? avec “Les vêtements prennent […]”) L’alternative ? Le scrubba bag, un sac de 5L imperméable qui te permettra d’égaler une machine avec seulement 3L d’eau et 5minutes de brassage à la main. C’est LA solution qui te permettra d’être à la fois écologique et économique !
En voyant plus loin, tu peux aussi utiliser cette solution dans ta vie quotidienne ! Une machine à laver dans un petit studio étudiant, par exemple, c’est tout à fait impossible à cause du manque de place. Mais avec le srubba bag, ça le devient !

9. À ton logement, attention tu feras attention
L’environnement s’insinue jusque dans ton choix d’habitation ! Une nuit d’hôtel, c’est en moyenne 6,9 kilos de CO2 dégagés dans l’atmosphère et 178 litres d’eau, donc autant bien choisir où dormir ! Pour cela, tu pourras te fier à des écolabels ou labels écologiques. En France, il en existe plusieurs comme La Clef Verte, Eco-Gîte ou Gîte Panda. À l’international, fie-toi plus à Green Globe. Ces écolabels se basent sur de nombreux critères pour délivrer leurs précieux sésames : gestion de l’énergie, de l’eau, des déchets, sensibilisation à l’environnement, achats responsables… Avec cette garantie, tu es sûr.e de réduire ton empreinte carbone !

10. Sur l’éco-volontariat ou l’éco-tourisme tu te renseigneras
Si tu n’as jamais entendu ces deux mots, c’est normal, les deux concepts étant relativement récents. Attention cependant à ne pas confondre les deux. Dans le cadre de l’éco-tourisme, ou tourisme solidaire, ce sont de vraies vacances, dans le respect de la nature et dont le paiement (tout ou partie)(je mettrais plutôt intégral ou partiel) profite directement aux locaux ou à un programme local.
L’éco-volontariat, c’est partir bénévolement pour réaliser des missions environnementales (protéger les tortues, observer des baleines etc). Les missions ne sont pas des vacances ; souvent salissantes et chronophages, vous vivrez pendant quelques temps loin de votre mode de vie habituel.
Si tu cherches à te dépayser et à aider la Nature, ces deux concepts sont une bonne alternative à de simples congés.

 Julie

Amorgos, un tourisme néfaste ?

Amorgos, un tourisme néfaste ?

Dans cette petite île oblongue de la mer Egée se côtoient habitants et touristes. Ces derniers prisent en effet l’île, la plus orientale des cyclades, pour ses paysages montagneux autant que pour ses multiples plages. L’île de 120 kilomètres carrés loge 1800 habitants, et accueille chaque été presque autant de touristes. À cause de ce grand nombre, Amorgos n’est plus autosuffisante en eau et doit en importer depuis le continent à un prix plutôt élevé lorsqu’on connaît la modestie financière des grecs (8,30 € le mètre cube). Le problème écologique ? Cela signifie que les sources d’eau de l’île sont exploitées au maximum, et que l’eau est apportée par bateau à moteur. Concernant celle destinée à la consommation, il est conseillé de boire de préférence l’eau stockée dans des bouteilles en plastique…
On peut aussi évoquer les déchets laissés sur les plages, quoique cette île paraisse peu touchée par ce fléau.
Mais sur les petites îles grecques, le tourisme n’est pas qu’un inconvénient : les Européens qui viennent en nombre chaque année permettent de faire tourner une économie à l’agonie, redonnent quelques emplois aux restaurants, hôtels et autres services locaux, et font revenir certains grecs qui étaient partis vivre à la capitale. Ainsi l’économie locale est revivifiée : plusieurs habitants peuvent vivre de la production de fromage ou de vin local (voire exportent leurs produits).
Amorgos aurait pu devenir une de ces îles endormies, habitée seulement par des chèvres et les trois moines du monastère…

Actualités

Le CETA sera-t-il un désastre écologique ?

Le CETA sera-t-il un désastre écologique ?

Le Lundi 23 juillet, l’Assemblée Nationale a ratifié le CETA après un vote un peu tendu. Mais qu’est ce que le CETA ? Y a-t-il des inconvénients ? Des avantages ? C’est ce à quoi nous allons essayer de répondre ici.
Le « Comprehensive Economic and Trade Agreement » ou CETA est un traité de libre échange entre l’union Européenne et le Canada. Il a commencé à être négocié en 2009. Les négociations ont ensuite duré 8 ans avant que l’union européenne ne l’accepte. A la suite de cela, les différents parlements de chaque pays ont dû se prononcer. La France a donc dû prendre sa décision et elle a voté en faveur du CETA. Cet accord de libre-échange contient de nombreux articles (dans 2 344 pages) sur tous les sujets : les droits de douane, l’agriculture, les marchés publiques, les services publiques, la convergence des normes, le service financier, l’environnement, la mobilité personnelle …
Cependant, ce texte a suscité de nombreuses polémiques. 
Premièrement le CETA comporte des risques sanitaires. En effet, en ratifiant le traité, les états n’auraient plus le contrôle total de ce qui vient du Canada. Les normes Canadiennes ne sont pas aussi contraignantes que les normes françaises. Par exemple, les farines animales sont autorisées au Canada, alors qu’en France elles sont interdites. 
Deuxièmement, l’accord est très mauvais pour l’environnement. En effet, grâce à ce traité, les droits de douanes sont tombés. Cela veut dire que suite à cette décision, les importations en provenance du Canada vont augmenter. Et donc le trafic aérien de marchandises entre la France et le Canada. 
Cependant, le texte a certains avantages. Il augmente la compétitivité des entreprises Européenne. Les entreprises ont donc un nouveau marché d’ouvert. Le consommateur aurait plus de choix en magasin. Et selon les estimations, le CETA ferait augmenter le de 2.5 milliards d’euros.
Cette accord pose une question essentiel : en sachant que ce traité est mauvais environnementalement parlent, la France doit elle s’isoler au nom de l’écologie ? Quelles pourraient être les alternatives pour garder un monde qui continue à faire des échanges tout en respectant la planète ? Tant de question auxquelles je n’ai aucune réponse. Mais ce qui est sur, c’est qu’il va bien falloir se poser ces questions dans les années à venir.

Sources

Sources :
https://reporterre.net/Ceta-Mercosur-les-accords-de-libre-echange-donnent-le­pouvoir-aux-multinationales(écologie + vote CETA)
https://www.huffingtonpost.fr/entry/quatre-risques-du-ceta-pour-lecologie-et­la-sante_fr_5d35e90ce4b0419fd330cd43(dangers du CETA + réaction de Macron à la tribune de N.Hulot)
https://www.lemonde.fr/1es-decodeurs/article/2016/10/18/tout-comprendre­du-ceta-le-petit-cousin-du-traite-transatlantique_5015920_ 4355770.html#huit­anchor-de-quoi-parle-t-on(c’est quoi le CETA)
https://www.ouest-france.fr/politique/institutions/assemblee-nationale/ ratification-du-ceta-le-vote-finalement-reporte-mardi-6448727 (CETA un vote inacceptable)
https://quoidansmonassiette.fr/ceta-accord-economique-europe-ue-canada­differences-normes-reglementations-sante-alimentation/ (avantages du CETA)

Le Danemark veut réduire de 70% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030

Le Danemark veut réduire de 70% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030

Une coalition de pays, dont la France, la Finlande, l’Italie mais aussi l’Éthiopie, le Chili ou encore le Mexique, ont pour but de supprimer toute utilisation de charbon de leur production d’électricité d’ici à 2030. Le Danemark fait partie de cette initiative, qui avait été présentée lors de la COP23 à Bonn.

Lilleholt, ancien ministre des énergies, utilités et du climat Danois, avait déclaré à cette occasion qu’« il n’est d’aucune utilité d’agir seul en relation avec cet agenda. Ce qui est vital, c’est qu’un grand nombre de pays prennent part (nda : à la coalition), pour que cela fasse une vraie différence internationale. Si le Danemark le fait seul (…), cela n’aura aucun effet sur le climat. Dans ce cas, nous montrons juste un bon exemple. Le gouvernement dirigé par Mette Frederiksen avait inscrit une réduction de 70% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 dans l’Agenda du Danemark. Dans un document intitulé « Une orientation juste pour le Danemark », des objectifs plus ou moins concrets tels que l’arrêt de la vente de toutes les nouvelles voitures diesel essence à partir de 2030, des objectifs de réduction contraignants pour l’agriculture, l’adoption d’un plan climat ou encore « renforcer la diplomatie verte du pays » sont présentés et expliqués.

Cependant, cet objectif s’annonce compliqué à atteindre pour le Danemark. En effet, d’après le journal Jyllands-Posten, il faudrait que le pays réduise à néant la totalité des émissions de gaz à effet de serre causés par l’agriculture, l’industrie et les transports en seulement dix années pour atteindre la réduction voulue. Le Danemark compte à son actif 3 centrales à charbon, et produit 0.11% des émissions de gaz à effet de serre totales de la planète. Mais le pays a déjà atteint un seuil de réduction de 35% de ses émissions en 2018, ce qui laisse espérer une réussite vis-à-vis des objectifs annoncés.

Alice

Le Grindadrap : tradition en perte de vitesse ou problème d’une société qui ne sait pas changer ?

Le Grindadrap : tradition en perte de vitesse ou problème d’une société qui ne sait pas changer ?

    Alors que Sea shepherd nous rapporte que 23 cétacés ont été tués vendredi 2 août lors d’un grind sur la plage de Hvalvik, il peut-être intéressant pour les lecteurs de comprendre de quoi il s’agit.

Le grindadráp (mise à mort des baleines, en féroïen) est une tradition de chasse aux globicéphales, aux marsouins, et aux dauphins, pratiquée dans l’archipel des Îles Féroé, durant les mois les plus chauds (mai à septembre). Certaines sources la font remonter au XVIème siècle, et plus précisément en 1584, quand le premier grindadráp fut enregistré dans les registres marins. D’autres lui donnent comme origine la période où les vikings ont colonisé l’archipel, c’est-à-dire le IX/Xème siècle. Elle était alors accomplie par pure nécessité, l’archipel n’ayant que peu de ressources végétales disponibles. Étant donnée son ancienneté, elle est solidement ancrée dans la mémoire collective, et, par ailleurs, un registre situé à Torshavn, au Musée d’Histoire Naturelle, mentionne toutes les prises faites depuis 1790.

Pourtant, à un siècle où les espèces disparaissent de plus en plus vite, des ONGs poussent le cri d’alarme : lorsque les baleines sont rabattues dans les baies, aucune n’échappe à la mort, pas même les plus jeunes. Une des espèces chassées est classée vulnérable sur la liste de l’UICN (dauphin de Risso) et ce n’est pas l’unique ineptie qui nous est cachée. Et qu’advient-il de la viande ? Si elle est certes encore consommée, par les riverains comme par les touristes, des « cimetières de globicéphales » ont été découverts par François-Xavier Pelletier, ethno-cétologue français, qui les a dénoncés dans son documentaire Féroé, l’archipel blessé, sorti en 2010.     

Les odontocètes ne peuvent être tués que dans 23 baies, qui disposent des conditions nécessaires à leur échouage, à savoir une pente douce et une faible hauteur d’eau.

À l’origine, le chef de clan (grindaformenn) décidait de la composition des équipages aptes à anéantir les bêtes. On repérait les cétacés à vue, puis on allumait des feux assez importants pour que des messagers les remarquent, puis transmettent le message de plusieurs manières (bateau, cri, course, etc). Cette partie se nomme le grindabođ (repérage).

Puis venait la chasse (grindarakstur) : les cétacés étaient pris en chasse par de nombreuses barques en bois remplies de rameurs (eh oui, uniquement des hommes) et de leurs harpons en fer, ainsi que de lances qui les encerclaient et les poussaient, les rabattaient vers des plages où ils allaient s’échouer naturellement, pressés par les embarcations. 

Aujourd’hui, les baleines sont repérées par satellite, et ce sont des embarcations dernier cri qui les traquent inlassablement.

Après coup, l’abattage (grindadráp, c’est cette étape qui a donné son nom à la coutume), auquel assistent femmes et enfants des pêcheurs. Il s’agit d’une étape violente, car les animaux sont tués rapidement.

On leur met des crochets dans l’évent afin de les ramener sur le rivage, puis ils sont tués grâce à des couteaux traditionnels, d’abord en sectionnant la moëlle osseuse, puis le cou, et au passage les veines, qui explosent, remplissant l’eau de sang (c’est ce qui crée l’effet ‘barbare’, amplifié par les images et les vidéos de témoignage).

Suivent la distribution (grindabỷti) et la danse de célébration (grindadansur).

Autrefois primordiale pour la survie des habitants de l’archipel, isolés et disposant de terres impropres à la culture de végétaux, la pratique du grind est remise en cause. Son utilité, dans un des pays (si on le considère comme tel) les plus développés au monde, tient du maintien des traditions, d’une sorte de ”jeu”, une source d’amusement pour les populations, comme l’indique Joan Paul Joensen, écrivain originaire de l’archipel danois: «que ce soit un sport ou pas, dans le sens où on l’entend habituellement, il ne fait pas l’ombre d’un doute que le Grind est une vraie source d’excitation et une occasion pour se réunir dans une existence autrement monotone».

De plus en plus de féroïens ne consomment plus de viande de cétacé, les habitudes alimentaires évoluant. Mais, pour autant, cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de consommation, étant donné que leur chair est vendue en supermarché, et préparée dans les restaurants. L’extermination d’une telle quantité de cétacés peut placer ces espèces en situation de vulnérabilité, dans laquelle se trouve déjà le dauphin de Risso. Elle pose question, pour des ONGs comme Sea Shepherd, qui tentent d’en empêcher le déroulement. Malheureusement, le gouvernement danois, qui semble ne porter aucune attention à ce problème, ou, du moins, s’obstine à n’y porter aucune attention, a répliqué en bloquant à l’aide de navires militaires, l’association créée par le marin Paul Watson dans ses actions de protection.

L’archipel des îles Féroé, bien que partie intégrante du Royaume du Danemark, en est autonome : il dispose de sa propre assemblée, de sa propre administration, de ses services publics, de ses lois… et ne fait pas partie de l’Union Européenne. Par conséquent, même si le Danemark vote des lois au niveau européen ou bien mondial, disons de protection de la nature, les îles Féroé n’ont aucune obligation légale de les respecter.

Ainsi, le groupe d’îles met au placard la convention de Berne du 9 septembre 1979, projetant la conservation de la faune et la flore européenne ainsi que de leur habitat et la convention de Bonn du 23 juin 1979 qui en est l’équivalent pour les animaux migrateurs. Comble du comble, toutes les espèces chassées ( dauphin de Risso, globicéphale noir, dauphin à flancs blancs, grand dauphin, baleine à bec ) sont sous la protection de ce texte.

Là n’est pas le pire. Il s’est avéré, après tests, que la chair des globicéphales, en particulier, contenait de forts taux de mercure, PCB  et autres polluants. Ils sont nocifs pour la santé humaine, et notamment pour le développement neurologique (les polluants entraînent « des déficits de concentration, de mémoire et des troubles du langage », selon Wikipédia). Ces polluants ont suivi un schéma de bioaccumulation (accumulation des substances chimiques, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, par l’organisme). Menés sur une période de 30 ans par les médecins Pal Weihe et Hogni Debes Joensen, ces tests ont révélé un grand nombre de contaminations, que ce soit chez les adultes ou chez les enfants, ainsi que le confirme un article du site CETA Journal:
       «Au milieu des années 1980, le Dr.Weihe s’est associé à Philippe Grandjean, professeur de médecine environnementale, dans le but de découvrir si les enfants féringiens avaient été contaminés par la consommation de viande de globicéphale de leurs mères. Il ne s’attendait pas à ce que cette étude montre quelque effet néfaste que ce soit, puisque les Féringiens mangent de la viande de baleine depuis des millénaires. Des tests sanguins ont été menés sur des femmes âgées de 20 à 50 ans et originaires de Leirvik (ndla. Ville de l’archipel féroïen). La concentration de mercure dans leur sang était bien plus élevée que celle des femmes d’autres pays. Le Dr.Weihe a alors commencé à effectuer des tests à partir de cheveux et de sang provenant du cordon ombilical (aussi appelé sang placentaire) sur plus de 1000 femmes qui ont accouché entre 1986 et 1987. Il en a conclu que ces enfants présentaient un taux de mercure dans le sang de 10 à 20 % supérieur à celui d’enfants nés à l’étranger […]. En 1986, on trouvait environ 24 grammes de mercure dans le sang placentaire »

Ce n’est pas tout, selon leur étude, il existe un lien entre la quantité de mercure présente dans le sang et le développement cérébral des enfants, lien lié à la quantité de viande de globicéphale consommée par la mère. Les chiffres étaient, dans les années 1980, alarmants: le taux de PCB dans le sang placentaire était, je cite, « 5 à 10 fois supérieur à celui d’autres pays européens » (27 µg par gramme de viande de baleine) ce qui est très certainement la cause d’affections touchant « le système nerveux central et la qualité du sperme » de ceux et celles qui sont né(e)s en ce temps là. De plus, selon un autre rapport (en anglais), les patients étudiés avaient plus de chance de souffrir de faiblesses cardiaques, d’augmentations soudaines de la pression artérielle, d’hypertension, d’artériosclérose et même de la maladie de Parkinson en étant contaminés par les toxines.

Les docteurs ont divisé leur étude en 5 parties, réparties de façon inégale sur 32 ans, de 1977 à 2009. On a relevé une baisse des taux de polluants chez les femmes enceintes -sauf pour le PCB, qui a pour particularité de se conserver longtemps-, fruit des recommandations gouvernementales, les dernières datant de 2008. En ce qui concerne les jeunes, on peut encore détecter du mercure non-assimilé à l’âge de 14 ans. Enfin, les diabétiques ont tendance à avoir plus de PCB dans l’organisme que la moyenne. 

Enfin, un dernier problème se pose : que faire si l’on continue la pratique du grindadrap mais que plus personne ne veut consommer de la viande polluée ? Cette question mérite de trouver, étudier et mettre en place les solutions de substitution nécessaires. S’il s’agissait d’un business, on aurait pu en interdire la pratique et créer des emplois pour les pêcheurs impactés. Or ce n’est pas le cas. Mais son heure a peut-être déjà sonné depuis qu’il est fortement recommandé d’arrêter la consommation de chair…

Lucien

L’alarmant rapport du GIEC sur l’épuisement des sols

L’alarmant rapport du GIEC sur l’épuisement des sols

Comme tous les bons rapports du GIEC (le groupe intergouvernemental d’experts sur le climat), celui paru le 8 août a un nom à rallonge – « Rapport spécial du GIEC sur le changement climatique, la désertification, la dégradation des terres, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire, et les flux de gaz à effets de serre dans les écosystèmes terrestres » – décliné sur des centaines de pages – 1 200 – pour autant de chapitres, de parties et de sous-parties. Ce rapport s’inscrit dans un triptyque spécial (un rapport qui porte sur les solutions pour maintenir le réchauffement en dessous de 1,5 °C, ce rapport, et un dossier sur les océans) que le GIEC, au vu de l’urgence, a voulu faire paraître avant le sixième rapport d’évaluation, qui devrait être dévoilé en 2022.

« Les terres fournissent les principales bases pour la vie humaine et son confort (nourriture, eau, biodiversité). L’homme utilise directement 70 % des terres émergées non-gelées », que ce soit pour l’agriculture (12 %), l’élevage (37 %), et la sylviculture (22 %). Et bien sûr, pas de manière très durable : un quart des terres est déjà dégradé par l’homme.

L’érosion des sols, due au labour, entraîne une diminution du rendement des terres arables. Autre problème majeur : la désertification, phénomène qui touche aujourd’hui 500 millions d’humains, principalement en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie du Sud et de l’Est.

Les terres subissent de plein fouet le réchauffement. Les températures moyennes y ont grimpées de 1,53 °C par rapport aux niveaux préindustriels, soit deux fois plus que la moyenne mondiale. Les vagues de chaleur et les phénomènes météorologiques extrêmes qui accompagnent cette montée du thermomètre entraînent une hausse « des risques sur les moyens de subsistance, la biodiversité, la santé humaine et celle des écosystèmes, les infrastructures et la sécurité alimentaire ».

L’exploitation que l’homme fait des sols produit une part importante des gaz à effet de serre (GES). Le GIEC estime que l’agriculture, la sylviculture et les autres usages des sols sont responsables de 13 % des émissions de CO2, 44 % des émissions de méthane − un gaz produit lors de la digestion chez les ruminants, et qui a un effet 34 fois plus important que le CO2 −, et de 52 % des émissions de protoxyde d’azote − à l’effet de serre 298 fois plus puissant que le CO2 −, soit au total, 23 % des émissions de GES mondiales. Pour autant, les sols sont aussi un puits naturel de carbone : ils absorbent 30 % des gaz à effets de serre produits par l’homme. Cette capacité d’absorption risque de diminuer avec le dérèglement climatique et la dégradation des sols, créant un cercle vicieux où l’augmentation des émissions des GES n’est plus compensée par les puits naturels de ces gaz.

L’épuisement des sols par l’Homme, et les conséquences du dérèglement climatique (feux de forêts comme il s’en déroule actuellement en Sibérie ou en Amazonie, sécheresses et désertification, perte de végétation,érosion des sols) va entraîner, pour un réchauffement limité à 1,5 °C (limite que fixe l’accord de Paris), des risques modérés pour les milieux de vie, pour la sécurité alimentaire, pour la santé humaine et celle des écosystèmes et pour les infrastructures. Pour un réchauffement au-dessus de 3 °C, ces risques seront très élevés, et toucheront jusqu’à des centaines des millions d’humains.

Le GIEC avance aussi, dans son rapport, des solutions pour une gestion plus durable des sols. Si les bioénergies et les cultures qui sont destinées à stocker du CO2 dans les sols, peuvent apparaître comme des bonnes solutions, à trop grande échelle, elles ne permettent pas de satisfaire de besoins alimentaires et renforcent la pression sur les sols. Le GIEC se tourne donc plus vers la reforestation et l’agroforesterie (un système dans lequel les arbres sont associés à la culture ou à l’élevage), qui permet à la fois l’augmentation de la capacité des sols à stocker le carbone et des rendements élevés, tout cela à bas coût. La diversification des cultures, qui permet une meilleure adaptation aux phénomènes météorologiques extrêmes, la restauration écosystèmes disparus ou en voie de disparition, mieux gérer l’eau destinée à l’agriculture, transformer des prairies en terres arables sont  aussi mis en avant dans le rapport. Mais le GIEC rappelle aussi un fait très important : « Depuis 1961 […], l’offre d’huiles végétales et de viande par personne a plus que doublée, et l’offre en calories par personne a augmenté d’environ un tiers. » C’est-à-dire qu’on mange plus, et plus de viande. Problème : « Ces facteurs sont associés à des émissions additionnelles de GES. […] Ces changements de modes de consommation ont contribué à ce qu’environ deux milliards d’adultes soient actuellement obèses ou en surpoids ». Pour ces raisons, et d’autant plus que le secteur de l’alimentation émet 30 % des GES présents dans l’atmosphère, transformer notre système alimentaire est essentiel. Pour cela, il faut diminuer le gaspillage, qui fait perdre 30 % de la production mondiale de nourriture, et changer de mode de consommation, en réduisant notre consommation de viande, au profit de mets moins coûteux en eau et en surface, comme les céréales et les légumineuses.

Dernière réponse, indispensable elle aussi : réduire drastiquement nos émissions de GES pour limiter les effets du dérèglement climatique.

C’est tout autant de solutions qu’il faut joindre, urgemment, pour atténuer la dégradation des sols et permettre de nourrir l’Humanité, qui, en 2050, dépassera les 10 milliards d’humains.

Hadrien

L’Amazonie est en feu

L’Amazonie est en feu

L’information nous est parvenue par Twitter il y a quelques jours et depuis elle ne cesse de provoquer moults remous. L’Amazonie brûle depuis le mois de juillet. Et personne n’était au courant. La situation est telle que Sao Paulo, la plus grande ville du Brésil, s’est retrouvée dans le noir à cause des fumées provoquées par les feux, lundi 19 août. Durant plus d’une heure une véritable éclipse s’est produite alors que les incendies avaient lieu dans les Etats d’Amazonas et de Ronduras, situés pourtant à 2700km de la ville. La situation était même visible depuis l’espace selon une agence américaine.

La cause principale de ces incendies est la déforestation. Lorsque la forêt amazonienne est transformée en zone de culture ou d’élevage, des surfaces entières sont brûlées. Cette technique, appelée le «défrichement par brûlis» est meurtrière pour les espaces boisés. D’autant plus en cette période où, à cause des sécheresses et du dérèglement climatique, les feux sont encore plus ravageurs.

L’Etat d’urgence a été déclaré dans l’état d’Amazonas mais avec un total de 75 500 feux allumés depuis janvier 2019 (d’après l’INPE), toutes régions confondues, la partie semble perdue. L’équivalent de trois terrains de foot brûle par seconde ! Et la situation ne s’arrangera probablement pas sous le mandat de Jair Bolsonaro, actuel président du Brésil – où se trouve 60% de l’Amazonie – et profond anti-environnementaliste. Rappelons qu’avec l’arrivée au pouvoir du président d’extrême droite, la déforestation de la forêt s’est multipliée par 4 en juillet 2019 par rapport à juillet 2018.

Pourtant, nous avons terriblement besoin de la forêt amazonienne ! D’une part, elle représente un puits de carbone non négligeable en absorbant le CO2 de l’atmosphère. Mais d’autre part, en brûlant, elle contribue à accélérer le cercle vicieux du réchauffement climatique car elle libère d’énormes quantités de gaz à effet de serre que les arbres stockaient.

Les sanctions internationales face à ce manque d’initiative ne se sont pas fait attendre. L’Allemagne et la Norvège ont d’ores et déjà suspendus des aides planifiées de respectivement 35 et 30 millions d´euros qui auraient dû aller dans un fond servant à la protection de l’Amazonie.
Emmanuel Macron invite quant à lui à discuter de ce problème lors du G7, où le Brésil n’est cependant pas convié. Ce qu’il lui a valu des critiques de la part du Président brésilien. Ce serait une «mentalité colonialiste dépassée au XXIème siècle» selon ses propos.

Pour l’instant, encore aucune solution n’a été trouvée, le Brésil rétorquant même ne pas avoir les moyens d’éteindre ces feux. Une aide internationale serait donc requise impérativement et en urgence. Les entreprises brésiliennes craignent notamment un potentiel blocus sur leurs produits. Jusqu’à ce qu’un dénouement arrive, les citoyens du monde entier ont décidé de se mobiliser. Tout d’abord avec le hashtag #PrayForAmazonas sur Twitter qui a réuni plus de 800 000 messages venant du monde entier. Un autre type de mobilisation, cette fois-ci, bien réel, est le rassemblement de personnes devant les ambassades brésiliennes ou les lieux de pouvoir pour faire réagir les autorités. Certains groupes locaux ont notamment créé plusieurs de ces  évènements comme par exemple à Chambéry, Grenoble, Paris ou encore Nantes. 

En France, le Président de la République Emmanuel Macron semble avoir écouté les mouvements écologiques criant au massacre. Menaçant de refuser de signer l’accord Mercosur-UE, il a sorti une carte forte. Il a aussi lors d’une interview, expliqué vouloir axer sa stratégie en trois points : lever des financements pour reboiser le plus vite possible, développer de bien meilleurs mécanismes de prévention de ces incendies et trouver une forme de bonne gouvernance entre les ONG, les peuples autochtones, les Etats et les entreprise pour stopper le processus de déforestation industrialisée. À voir maintenant si les mots arriveront à stopper les flammes.

Julie